Revue de presse

Paul Coban Escale en Poésie
Dans sa boutique de poésie, « Le poète
vit d’autres mystères / Ses appétits sont                                     
plus restreints / On lui reproche sa mine
fière / Pour le laisser mourir de faim ».
Bientôt un livre pour tout comprendre.
Elle intrigue tous les passants, cette vitrine obstinément
fermée, au n°83 de la rue de la République
à Saint-Pierre. Comme à l’abandon, y trônent quelques
objets devant des voilages tendus : plumes
d’oie, encrier, chapeau de paille, annonce de « Récital
de poésie »… Sur la devanture, une accroche
un peu provoc’ : « Sans nous les poètes, l’humanité
ne serait qu’un immense ventre ». L’enseigne
mystérieuse a inspiré en 2009 une « Chanson pour
Oléron » à un griot camerounais de passage (1). Les
voisins gardent du poète le souvenir d’un grand
type décharné au « terrible regard noir ». Philippe
Lafon (2) le revoit imprimer lui-même ses poèmes
à la presse à bras… Mais qui est Paul Coban ? On
retrouve sa trace sur un étonnant film d’animation,
Ego sum Petrus (3) et sur un monologue filmé, Visite
au poète (4). Sa compagne Louise, qui l’a accompagné
tous les étés depuis 1988 dans l’aventure de
la Boutique de poésie (ouverte vers 1975), évoque
les belles rencontres avec des personnes touchées
par le combat du poète pour sensibiliser le monde
à son art, mais aussi l’indifférence cruelle de la
« foule pressée allant au marché sous un soleil de
plomb ». Aujourd’hui, à 95 ans passés, Paul Coban
est souffrant et ne vient plus en Oléron. Mais
n’a-t-il pas toujours souffert, lui qui ne comprenait
pas qu’un clown puisse se donner la mort (5),
qui vivait dans l’angoisse du silence des passants ?
« Un jour en rencontrant le Poète dans sa tenue de
vagabond / Je lui ai demandé, c’est bête, pourquoi
il perdait la raison ? »… Chez lui, en région parisienne,
il prépare un nouveau livre (6) : Ma boutique
de poésie, qui sera publié prochainement. Histoire
de ne pas oublier l’escale du Poète, un jour, sur une
île de l’Atlantique. « Vous êtes devant une boutique
unique au monde. On ne la trouve ni en Amérique,
ni en Australie, ni au Japon, pas même à
Paris… Sur les 42 000 kilomètres de circonférence
du globe, beaucoup de cinémas, de librairies, une
seule boutique de poésie. »
(1) Anne Cillon Perri sur le blog Pic’Art de l’Assoumière (adresse : http://
assoumiere.wordpress.com/2009/04/05/chanson-pour-oleron). (2) Historien,
président-fondateur de l’Université du temps libre Marennes-Oléron.
(3) Réal. Julien Dexant, 2009. (4) Réal. Jacques Eugène Stauffert, 1993.
(5) Achille Zavatta en 1993. (6) Ouvrages de Paul Coban déjà édités :
Sagesse éternelle (1954), Hymne au peuple hongrois (1957), Au céleste
empire (1960), Mon pélerinage (1971, préface de Marcel Pagnol)…



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